samedi 7 mai 2011

La conclusione

Comment conclure? D’abord en disant merci à celle qui, ce jour-là, marchait le pied et le coeur légers dans les rues de Cortona, qui m’a convaincu (sans trop de mal il faut le dire) de faire ce séjour en Italie et avec qui j’ai partagé bien des découvertes. Merci aussi à Paola et Laura, nos professeures passionnées de la langue et de leur pays. Une passion que nous avons partagée et que nous continuerons de partager. Ce pays qui est aux prises avec des multitudes de problèmes, qui fait rire de lui à cause de ses dirigeants corrompus et décadents, qui semble si souvent indécis et désorganisé (et qui l’est) et dont l’écorce humaine et terrestre a été si souvent soumise aux cataclysmes continue pourtant d’avancer. Ce « vieux » pays regorge pourtant d’idées neuves. Tout un contraste avec le nôtre (celui dont nous sommes prisonniers pour reprendre les termes de Jean-François Lisée), ce pays « neuf » qui a décidé de reculer, de s’ancrer dans sa frilosité et son conformisme.

Je disais parfois à la blague que je ne voulais pas aller en Italie, car j’avais peur de trop aimer ce pays. Ben voilà, c’est arrivé.  

Je remercie aussi dans l'ordre et dans le désordre Cinzia et Marcello, Gherardo et Rita, Felice, Corrado le jeune et Corrado l'ancien, Marco, Luca et Giuseppe, Michela, Kuba, Pietro, tout le monde au Mercanti, les propriétaires de la Casa del Parmigiano, Albri, Vagheggi, les cyclistes qui m'ont offert de l'aide quand j'ai fait des crevaisons, Tiziano Terzani, Roberto Saviano, Alessandro Barrico, Roberto Benigni, Daniele Luchetti, Nanni Moretti, Piero Della Francesca, Fra Angelico, Ghirlandaio, Signorelli, Mellozo, Saint-Roch, la mozzarella di Bufala, le prosciutto, la scamorza et les porcini, les Étrusques pour l'ensemble de leur oeuvre et toute la population d'Arezzo et du Casentino (comme ça, je suis certain de n'oublier personne).

mercredi 4 mai 2011

Cette fois, c'est vrai

Olmo en avait le guidon tout retourné, mais il a bien fallu se séparer. Ensemble, nous avons combattu le froid, le vent, la chaleur, les gravillons, des montées et des descentes parfois très dures, la circulation intense, mais nous avons surtout eu beaucoup de plaisir, plaisir de voir la nature se réveiller peu à peu et exploser d'odeurs et de couleurs, plaisir de découvrir un paysage extraordinaire au détour d'un lacet, plaisir aussi de reprendre son souffle dans ce lacet, plaisir de traverser un petit village perdu et silencieux et plaisir, avouons-le, d'arriver au sommet d'un col ou de retourner à la maison après une longue sortie. Merci Olmo pour tous ces beaux moments et merci aussi de reléguer plus bas la photo du billet précédent qui me ramène brutalement à la réalité.

mardi 3 mai 2011

Ça fait un peu moins mal en italien...

...mais à peine.

Elezioni in Canada - Vincono conservatori, Harper resta premier

Nessuna novità in Canada. Il primo ministro canadese uscente, il conservatore Stephen Harper, è stato confermato alla guida del governo dopo che il suo partito ha conseguito la maggioranza dei seggi alla Camera nel corso di elezioni legislative anticipate. Secondo le proiezioni dei canali televisivi, i conservatori di Harper otterranno 165 dei 308 seggi della Camera dei Comuni.

lundi 2 mai 2011

Chiuso

Un mot important, surtout quand il est question d'un stationnement le dimanche. À notre arrivée à Macerata samedi, nous avons laissé la voiture dans un stationnement couvert...fermé le dimanche. C'était même écrit en anglais, mais le vacancier a souvent la tête et les yeux ailleurs. Après bien des appels et avec l'aide de Michela et d'un de ses amis, vigile urbain (ce n'est pas son nom, mais sa fonction), nous avons appris que le stationnement ouvrait à 14 h 30, exceptionnellement pour la fête du 1er mai. Au lieu de passer quatre heures à poireauter devant le stationnement, nous nous sommes promenés dans la ville et avons eu droit à une visite guidée du Sferisterio, inauguré en 1829 et mondialement connu pour son acoustique exceptionnelle. On y présente des concerts et de l'opéra (http://fr.wikipedia.org/wiki/Sph%C3%A9rist%C3%A8re_de_Macerata).
La veille, nous avons mangé chez les parents de Michela. Sa mère fait la meilleure pizza du monde et en plus toute sa famille a été d'une gentillesse extrême. Soirée réconfortante qui nous fait penser que nous retrouverons bientôt l'atmosphère chaleureuse des moments en famille et entre amis. Ce pourquoi le retour est attendu.

La Verna

Sanctuaire franciscain situé à quelque 50 kilomètres d'Arezzo, à environ 1 100 mètres. Les stigmates de Saint-François d'Assise; c'était là vers 1220. C'est un lieu de pèlerinage important, empreint de solennité et de silence. On y accède par une route en lacets que j'ai gravie avec Olmo, par moments avec allégresse et à d'autres, les dents serrées. Il y avait longtemps que nous voulions y aller Nathalie et moi; nous l'avons fait aujourd'hui après avoir appris ce matin le décès de Pietro Boglioni, ami de Benoît et Françoise, amant de la vie et de l'Italie et spécialiste de l'histoire du christianisme. Il nous avait parlé de cet endroit, l'avait aimé et aurait sûrement beaucoup aimé y retourner. Nous avons pensé à lui et l'avons en quelque sorte salué devant l'immensité.

vendredi 29 avril 2011

Urbino, ville-musée

Inscrite au patrimoine de l'humanité de l'Unesco comme un joyau de la Renaissance, Urbino est aussi la ville natale du peintre Raphaël. La ville a connu son époque de splendeur sous le règne de Federico da Montefeltro, collectionneur et mécène, qui a aussi fait agrandir le palais ducal, lequel abrite aujourd'hui la Galerie nationale des Marches. La ville est toute en pentes et en escaliers; la brique domine.
Tout est calme en cette semaine de vacances pour les étudiants. Les touristes aussi se font rares, l'attraction de Venise, Florence et Rome étant toujours plus grande, avec l'effet de masse qui s'ensuit.

jeudi 28 avril 2011

Exposition Melozzo à Forli


Sixte IV nomme Bartolomeo Platina
préfet de la bibliothèque du Vatican (1477)
Domenico Ghirlandaio
(Saint-Jérome) - vers 1480

Sandro Boticelli
(Le retour de Judith à
Béthulie) -vers 1470
 

En voiture

Olmo sera peut-être jaloux, mais il sera remplacé pendant quelques jours par une Fiat 500. Je ne m'y connais pas beaucoup en chars, mais j'ai appris qu'il s'agit d'une voiture mythique qui, comme la Beetle ou l'Austin Martin, est revenue à la mode. Surnommée Topolino (Mickey Mouse en italien), elle a été lancée en 1937 et en est à la troisième génération. Côté conduite, elle s'est bien défendue sur l'autoroute Ancona-Bologna et occupe environ une demi-place de stationnement. Étonnamment, on ne s'y sent pas à l'étroit; reste à voir si on pourra y loger Olmo la semaine prochaine. 

mercredi 27 avril 2011

Foyer doux Foyer

Ils lui avaient mis une étiquette À vendre, les bougres! Gratitude ou manque d'exercice ces derniers temps, Olmo a été particulièrement fringuant aujourd'hui, gravissant le Scoupitoune en 20 minutes (27 et 24 minutes les deux fois où j'ai chronométré l'ascension). On aurait dit que c'était lui qui avait été en altitude et avait refait provision de globules rouges.
Parlons sport : aujourd'hui, deux grandes rivalités du sport professionnel sont à l'affiche : le Real Madrid contre le Barça et les Bruins de Boston contre le Canadien de Montréal. Dans le premier cas, l'issue du match m'indiffère plutôt. Mais dans le deuxième, rien ne me ferait plus plaisir que de voir les fiers-à-bras de Boston être battus encore une fois par les petits joueurs du Canadien. Allez Carey, toute l'Italie est derrière toi!

Vertiges

Non, nous n'avons pas gravi ce rocher dit du "vase de Sèvres", mais sommes passés tout juste derrière, et ce, après nous être arrêtés à un belvedère appelé "Balcon du Vertige" terminé par une petite rampe de métal et surplombant une falaise verticale de 400 mètres. Pas le genre d'endroit où je passerais une fin de semaine, ni même quelques minutes, m'étant tenu à distance respectable de la rampe en question. En fait, juste le nom de la randonnée (Les corniches du Méjean) a suffi à me tenir éveillé une partie de la nuit. Dans cette zone sauvage où cohabitent le randonneur, le grimpeur et le vautour, on trouve des villages dans les endroits les plus insolites, par exemple les villages troglodytiques d'Églazines et Saint-Marcellin et d'autres comme Hauterives et Saint-Chely, accessibles seulement par un sentier ou un trou percé dans la roche. En bas, coulent le Tarn et la Jonte, bien paisibles en ce mois d'avril sec, mais capables de causer d'importants dégâts lors des grandes crues.
Mais il y a pire comme randonnée vertigineuse : http://tv.repubblica.it/copertina/ecco-la-passeggiata-piu-pericolosa-del-mondo/67463?video=&pagefrom=1

Causse toujours tu m'intéresses

Causse est le nom que l'on donne aux plateaux calcaires dans les zones méridionales. Le causse de Sauveterre, le causse Méjean et le causse Noir sont entrelardés des gorges du Tarn et des gorges de la Jonte et présentent un paysage parfois lunaire, souvent très contrasté, où les prairies verdoyantes et les zones arides se côtoient et sont parfois découpées comme au couteau. Le causse Méjean, où nous avons séjourné deux jours, a une altitude moyenne de 900 mètres environ, fait 40 kilomètres par 40 kilomètres et compte quelque 500 habitants. Les soirées d'hiver doivent y être très longues et les années de vieillesse, très solitaires. On y accède par des routes en lacets pas toujours commodes. Le touriste ne fréquente guère ces étendues désolées où il peut faire très chaud l'été et très froid l'hiver. En fait, on y voit plus de vautours que d'humains.

mardi 26 avril 2011

L'amour du pays

En France, tout a un nom : le moindre hameau, le moindre bosquet, le moindre ruisseau, la moindre butte. On sent chez beaucoup de gens un attachement très fort pour leur coin de pays, un enracinement qui n'est pas feint. Dans ce pays où on dit là pour dire ici, où la diversité du paysage est une constante et où chaque village a sa spécialité culinaire, on trouve facilement ses repères sans pour autant exclure la modernité.
À ce sujet : http://www.chambresdhotes.org/Detailed/9531.html.

Français et Italiens

Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy est venu faire un petit tour en Italie, visiblement pas sur le même vol que nous, pour discuter de quelques différends (immigration illégale, situation dans les pays arabes, rachats d'entreprises italiennes par des françaises). Les Italiens reprochent aussi généralement aux Français leur attitude hautaine envers eux et le fait qu'ils sont souvent consultés après les Anglais et les Allemands, bien que l'Italie représente le deuxième partenaire économique de la France.
Je cite Le Monde d'aujourd'hui : "La relation franco-italienne souffre finalement de la proximité culturelle et identitaire supposée entre les deux pays. Seulement voilà, ce vieux couple sans histoire, persuadé qu'aucun des deux conjoints n'est un réel problème pour l'autre, a oublié de se manifester les signes de son amour." Il était donc inévitable que Sarkozy et Berlusconi fassent mine de s'entendre comme larrons en foire et multiplient les déclarations d'amour et d'amitié, quitte à égratigner l'Union européenne au passage afin de plaire à leur électorat respectif.
Jean Cocteau a dit : " Les Italiens sont des Français de bonne humeur." Je serais tenté de dire qu'il avait raison ou de le paraphraser en disant que les Italiens sont des Français décontractés. Cependant, je tiens à dire aussi que nous avons côtoyé la semaine dernière des Français de fort bonne humeur et très décontractés et j'en profite pour saluer nos amis Guy, Monique et Jean-Yves avec qui nous avons passé des moments exceptionnels.  

dimanche 24 avril 2011

Après la Lozère

Tout a baigné sur les causses pelés et au-dessus des falaises escarpées des Gorges du Tarn et de la Jonte. Dos et genoux ont collaboré. J'en connais au moins une qui n'aurait pas cru cela possible il y a un an à peine. Pâques en Auvergne, c'est pas mal non plus!

vendredi 15 avril 2011

Lozère, nous voilà

En route pour le département le moins peuplé de France (72 000 habitants au total et 1,5 habitant au kilomètre carré), ce qui nous changera de l'Italie, densément peuplée comme je l'ai déjà dit. Pas de risotto, de pâtes ni de pizza pendant une semaine, ni d'ailleurs de blogue. Je troque l'ordinateur pour la page blanche.
Si on m'avait dit un jour que j'irais en France avec pour seuls livres dans mes bagages un récit en italien et un dictionnaire italien-français, je ne l'aurais pas cru. J'espère en tout cas que je n'aurai pas trop oublié mon français.

Tristes fleurs

Parenthèse sur un phénomène quotidien  depuis notre arrivée en Italie : les vendeurs itinérants de fleurs (principalement) et de babioles qui parcourent les rues d'Arezzo et viennent offrir leur marchandise dans les restaurants et autres lieux publics. Il est arrivé certains soirs que sept ou huit entrent dans le même restaurant. Il y a une constante (que vous aurez peut-être déjà devinée) : tous les vendeurs sont des immigrants : Africains, mais aussi beaucoup de Sri-lankais et de Pakistanais. Ils sont en général jeunes et visiblement arrivés depuis peu. Personne ne les empêche d’entrer dans les restaurants, ils font leur ronde, souvent mécaniquement, en profitent parfois pour aller au petit coin. Je n’ai jamais vu personne les envoyer promener, même s’ils peuvent s’avérer parfois très insistants D’où viennent ces fleurs et ces babioles? Personne ne le sait. Et poser la question à l’un des vendeurs relèverait d'une curiosité qu'il pourrait mal interpréter. Facile d’avoir un intérêt historique, économique ou même empathique face à cette question quand on fait partie de ceux qui sont attablés au restaurant. Le vendeur, lui, n’a sûrement qu’une chose en tête : vendre ce qu’il a dans les mains et manger. En deux mois, nous avons vu peut-être deux personnes leur acheter quelque chose; comment font-ils pour survivre? J’ai l’impression que quelqu’un tire les ficelles quelque part, que quelqu’un tire profit de la situation, mais je ne sais pas comment.
Et quand je passe en vélo au vallico delle Scopitone (voir : http://rockquiroule.blogspot.com/2011/03/valice-dello-scopetone.html), je ne peux pas m’empêcher de penser que les femmes qui offrent leur corps aujourd’hui dans un boisé jonché de détritus en Toscane ont été un jour des petites filles avec des rêves qui n’avaient certainement rien à voir avec leur réalité actuelle.   

jeudi 14 avril 2011

Restauration

Sortons des restaurants que nous fréquentons assidument et entrons dans le monde de la restauration des monuments et oeuvres d'art. Celle-ci, le Tabernacolo dei Linaiuoli, de Fra Angelico, que nous avons vue hier dans le Convento San Marco, à Florence, vient d'être restaurée grâce au financement rassemblé par l'ARPAI ( http://www.arpai.org/firenze-museo-di-san-marco-sala-dell%e2%80%99ospizio-2005/). Elle a été réalisée en 1433 par Fra Angelico pour orner un tabernacle en marbre commandé par la corporation des travailleurs liniers. L'art de la restauration occupe une place très importante en Italie, sans pour autant recevoir l'aide gouvernementale nécessaire. L'Italie, qui regroupe 70 % des sites inscrits au patrimoine mondial, a donc besoin d'un mécénat des temps modernes pour assurer la survie d'un bon nombre d'oeuvres. Le patrimoine historique de la Toscane est à lui seul aussi important que celui de l'Espagne au complet. Bien sûr, si on est partisan du parti conservateur canadien (un exemple qui me vient à l'esprit tout à fait par hasard), on pourra toujours dire qu'il y a des priorités beaucoup plus grandes que la préservation de l'art, par exemple créer des lacs artificiels et acheter des avions de chasse.  

mercredi 13 avril 2011

La boucle est bouclée

Il y a deux mois, jour pour jour, j'avais pris une photo d'Olmo au même endroit, à quelques kilomètres d'Arezzo. Environ 1 200 kilomètres, trois crevaisons et une saison plus tard, nous sommes arrivés à ce calvaire désaffecté un soir de printemps. Une lumière et une fraîcheur qui m'ont ramené sur le bord du fleuve à Saint-Denis. Un paysage si différent et si pareil à la fois.
Demain, Olmo retourne au magasin, mais il y aura encore quelques sorties début mai s'il en a envie.  

lundi 11 avril 2011

L'environnement


L'emblème floral du Québec à Marciano della Chiasa. Autre journée ensoleillée, très. Cette fois, pas de crevaison; Olmo a entendu raison. Et pourtant, beaucoup de kilomètres.
Le printemps demeure exubérant, mais rien n'est parfait. Après plusieurs sorties de vélo, une constatation s'impose : les bords de route, les abords des boisés et autres lieux où passent les humains sont en général jonchés de détritus en tout genre, mais principalement de bouteilles d'eau et de bière. Je vous épargne la photo que j'ai prise aujourd'hui. Une telle pollution serait inimaginable chez nous. Pourtant, nous ne sommes pas à Naples et la gestion des ordures n'est pas entre les mains de la mafia. J'ai l'impression que l'Italie a beaucoup de chemin à faire dans ce domaine et ce ne sont pas les sacs transparents destinés au recyclage qui déchirent une fois sur deux, laissant échapper tout leur contenu, qui vont régler la situation. Ni le gouvernement actuel qui a, comme on le sait, beaucoup d'autres préoccupations.

samedi 9 avril 2011

Une nouvelle amie

Ponte a Buriano, à une dizaine de kilomètres d'Arezzo. Le pont construit en 1277 figurerait en arrière-plan du portrait de la Joconde. Léonard de Vinci a en effet séjourné dans la région pendant l'été 1502, exécutant des cartes géomorphologiques pour le compte de Cesare Borgia. Aujourd'hui, le pont est ouvert à la circulation automobile, un sens à la fois, un feu de circulation à chaque extrémité. Pas facile de photographier ce pont à moins d'être sur l'eau. Nous nous sommes quand même arrêtés, question pour Olmo de faire un brin de causette avec Mona Lisa.
Parlant d'Olmo, il m'inquiète un peu ces jours-ci : deuxième crevaison en deux sorties. Peut-être se dégonfle-t-il devant les défis que je lui demande de relever. Mais j'ai une autre explication : il y a tellement d'abeilles dans l'air et nous en frappons tellement qu'elles ont peut-être fini par se venger en faisant plein de petits trous dans le pneu arrière.






vendredi 8 avril 2011

Roberto Saviano, journaliste et auteur

Mon premier livre en italien. Roberto Saviano s'est fait d'abord connaître par Gomorra, publié en 2006. Sujet du livre : la mafia napolitaine. Saviano a depuis fait l'objet de nombreuses menaces de mort et vit sous protection policière permanente. Vieni via con me reprend l'ensemble des propos tenus par Saviano et ses collaborateurs dans le cadre de l'émission éponyme qui a remporté un succès phénoménal l'automne dernier. Près de 10 millions de téléspectateurs (sans compter les 5 à 6 millions de visionnements sur le Web) pour une émission où un homme seul, au débit lent et posé, parle de sujets aussi variés que l'unité italienne, l'omniprésence de la mafia dans le nord du pays, la gestion des déchets, l'euthanasie, les campagnes de salissage (piètre traduction du terme fango), la désinformation, et, bien entendu, Berlusconi. À l'audimat, l'émission a battu Grande Fratello (le Big Brother italien) et un match de foot Real Madrid-Barça. Les dirigeants de la télévision ont bien essayé de lui mettre des bâtons dans les roues (modifier l'heure de la retransmission, raccourcir la durée de l'émission, la mettre en concurrence avec des émissions à succès), mais les cotes d'écoute ont parlé. La télévision italienne est reconnue pour son imbécilité (un canal V permanent, en pire, où les poupounes et le sport dominent) et le succès de Vieni via con me témoigne de la soif d'information et de vérité d'une partie importante de la population.
Je poursuis ma lecture, dictionnaire en main, et parfois en suivant la retransmission de l'émission sur You Tube (http://www.youtube.com/watch?v=4aCTqEg5Ygc).
Aussi : http://www.courrierinternational.com/article/2010/11/29/la-television-comme-on-l-aime

Les premiers

Coquelicot
Amapola
Papavero
Un français, un espagnol et un italien rivalisant pour savoir qui porterait le plus beau nom.
Ce matin, en marchant dans la campagne environnante, nous avons vu les premiers de la saison. J'imagine qu'il y en aura beaucoup d'autres.
Autre première hier : ma première crevaison à vélo. Pendant ce temps, les journaux italiens parlent beaucoup de l'arrivée massive d'immigrants clandestins (près de 28 000 "connus" depuis janvier) et du refus de la France d'accueillir ceux qui veulent s'y rendre, en majorité Tunisiens. Martine Le Pen s'est rendue à Lampedusa en mars pour dénoncer "les flux migratoires de clandestins", comme s'ils le faisaient exprès les clandestins pour venir mourir dans les eaux ou sur les côtes européennes, et le ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, Claude Guéant, déclare que la France ne se laissera pas envahir. C'est à qui fera les plus belles déclarations pour séduire l'électorat de droite. Édifiant de générosité.   

mercredi 6 avril 2011

Varia

Après Venise, revenir à Arezzo c'est comme revenir à la maison (encore une autre, direz-vous). Rencontrer des connaissances dans la rue, aller chercher le souper chez Corrado, le traiteur, et retrouver Olmo, qui m'a semblé un peu rouillé. C'est aussi retrouver des paysages familiers et des points de repère à vélo, le vallico de la scoupitoune bien entendu, l'Alpe di Poti (dont Yannig conserve peut-être un souvenir ému mais douloureux). C'est aussi retrouver ces odeurs de campagne et cette lumière printanière.




Et pour terminer sur Venise :
Vues des canaux, les résidences présentent à la fois une image de faste et de décrépitude. La partie basse est verdâtre et recouverte d'algues, abandonnée aux humeurs des marées. Si on lève les yeux, rien qu'un peu, on aperçoit souvent de véritables trésors. On passe aussi des parfums de fleurs aux effluves d'égouts. Parlant d'égouts (pendant qu'on y est), les commerces et la plupart des résidences privées sont aujourd'hui dotés de fosses septiques. La plupart....

lundi 4 avril 2011

Arrivederci Venezia

Après l'agitation de Venise, il fera bon retrouver le calme d'Arezzo, de reprendre nos habitudes en quelque sorte. Après avoir visité sept ou huit églises, la Scuola Grande di San Rocco, qui est d'une richesse artistique stupéfiante, avoir déambulé pendant des heures de rue en rue, de place en place, avoir vu un orage éclater en fin de journée, avoir joué du coude pour se frayer un chemin dans les ruelles étroites et avoir fait notre premier tour de gondole, nous partons l'âme en paix. Dans une dizaine de jours, nous ferons connaissance avec les vastes prairies de la Lozère française, parsemées de quelques paysans bourrus où la gondole sera remplacée par le char à boeufs et les touristes, par des troupeaux de vaches Abondance arborant leur robe printanière.

Kuba, il gondoliere

Nous l'avons rencontré samedi, sur un pont bien entendu, et nous avons pris rendez-vous avec lui pour  aujourd'hui. Il nous attendait donc cet après-midi pour un tour d'une heure qui nous a fait passer dans différents quartiers de la ville et traverser le grand canal à la hauteur du Ca' d'Oro. Ne devient pas gondolier qui veut, il faut suivre une formation pendant plus d'un an, obtenir les permis nécessaires, acheter et entretenir sa gondole (deux couches de peinture par année). La pratique est très réglementée, la navigation aussi : par exemple, certains canaux sont interdits aux véhicules moteurs, mais les règles en Italie sont très aléatoires. Il y a plus de 600 gondoliers à Venise. Compte tenu d'une population de 60 000 habitants au total, c'est donc plus de 1 % des Vénitiens qui sont gondoliers. C'est à la fois le charme et le drame de cette ville qui a perdu la moitié de sa population depuis trente ans, à cause de l'invasion touristique mais aussi de la flambée des prix de l'immobilier. En gondole, on voit mieux aussi les ponts de Venise, dont plusieurs portent les armoiries des familles qui ont payé leur construction

dimanche 3 avril 2011

San Rocco

Olmo aurait été jaloux : chiesa San Rocco, Scuola San Rocco, rio San Rocco, parocchia San Rocco. Point de San Olmo dans les parages cependant. Nous avons d'ailleurs assisté à un très beau concert de chant grégorien et polyphonique à l'église San Rocco en fin d'après-midi, avec des pièces de Monteverdi et de Palestrina notamment. L'église en soi comporte plusieurs tableaux du Tintoret (http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tintoret) qui racontent des épisodes de la vie de Saint-Roch, patron des pèlerins et protecteur des animaux. Pendant la Grande Peste, il soigna les malades avant d'attraper lui-même la maladie. Il se retira dans la forêt pour ne pas infecter les autres. Tous les jours, un chien (dont on ignore le nom) lui apportait un morceau de pain, et ce, jusqu'à ce que le Saint guérisse (voilà un exemple à méditer pour l'animal de la maison).
Le matin, nous avons pris le vaporetto pour Murano, l'île du verre. J'en connais qui auraient été complètement soufflés. Nous avons aussi visité l'église Santa Maria e San Donato, superbe. http://architecture.relig.free.fr/jalbum/venise_murano/.
Entre les deux, beaucoup de pas, en alternance entre des lieux hyper-fréquentés et d'autres, déserts.

samedi 2 avril 2011

Les pieux

Il ne s'agit pas de religiosité ici, mais de construction.
Venise est une ville entièrement édifiée par l'homme, y compris son propre sol, directement dans l'eau.
La technique consiste à enfoncer dans le terrain sablonneux des pieux de mélèze ou de chêne jusqu'à la couche d'argile dure plus profonde. Ces pilotis de 2 à 4 mètres de long sont disposés en cercles concentriques ou en spirale en partant du contour de l'édifice à bâtir pour arriver jusqu'à son coeur. Espacés de 60 à 80 centimètres, ces pieux servent de base à laquelle sont fixées des poutres en croisé. On pose ensuite des blocs de pierre et un soubassement en brique et en mortier. Le nombre de pilotis nécessaires peut être exorbitant : il en a fallu plus 1,1 million par exemple pour l'église de la Salute.
Vu l'instabilité du terrain, les maisons sont en général basses, sauf dans le ghetto. Comme ses habitants n'avaient pas le droit de s'établir hors du quartier, la seule possibilité d'expansion était à la verticale.
Le phénomène des hautes marées s'est beaucoup aggravé depuis 1950 avec l'industrialisation (Porto Marghera). http://www.venise-voyage.org/inondation-affaissement-venise.php.
On comprendra cependant que les Vénitiens n'ont pas de problèmes d'inondations de leur sous-sol.

Au bout de la rue

Tout se transporte par voie d'eau à Venise. La terre entière sous forme de touristes bien entendu, mais aussi toute la nourriture et les boissons, les matériaux de construction, les appareils électro-ménagers, enfin tout ce qu'on peut imaginer. Nous avons vu passer aujourd'hui des matelas, un chantier de construction, un déménagement et un mort dans son cercueil. Que cette ville fonctionne avec tous les touristes qu'elle doit accueillir tient du miracle.



Sous la fenêtre
Visite aujourd'hui, entre autres, du quartier Cannaregio et du Ghetto, où le touriste se fait beaucoup plus rare. C'est déjà un autre univers, mais tout aussi chargé d'histoire. Visite aussi de l'église Santa Maria Gloriosa dei Frari, dont les dimensions et la richesse donnent le tournis. Le quartier où nous sommes, San Polo, sert en quelque sorte de voie de passage entre la gare Santa Lucia et le Rialto et la piazza San Marco; le bruit des moteurs qu'on entend ailleurs est remplacé ici par celui des valises à roulettes.

jeudi 31 mars 2011

Gelée blanche

Matin frisquet. Trop frisquet pour certains. Calme plat au col de la Scoupitoune (par contre, au retour, ça chuchotait dans les boisés). Photo prise en route vers Santa Maria Rassinata, environ 25 kilomètres d'Arezzo. Un calme presque total. Ce doit être ça la Toscane profonde. Dans les descentes, on se gèle les pieds et les oreilles. C'est bien beau les pédales à clip, mais quand ça gèle, ça gèle. Pendant ce temps, Olmo fait la baboune parce qu'il sait qu'on s'en va à Venise quelques jours. Qu'est-ce que ça va être quand je vais le rapporter au magasin? Scènes déchirantes en perspective.

mardi 29 mars 2011

La langue italienne (2)

Fin des cours officiels d’italien. La question maintenant est de savoir comment ne pas perdre le peu que je sais. Cent fois, il faut revenir en arrière pour revoir une notion, un mot, une règle; pas besoin de logiciel pour exercer la mémoire, une langue fait l’affaire. L’italien est beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît. Si au début de l’apprentissage, on fait des pas de géant, plus on avance et plus on réalise qu’on ne sait rien (comme la vie en fait). Comme l’empereur Joseph II qui disait à Mozart qu’il y avait trop de notes dans sa musique, je suis tenté de dire qu’il y a trop de mots et trop de syllabes en italien. Par exemple, dans Un mondo che non existe più, livre de textes et photos de Tiziano Terzani, on retrouve dans la même phrase les mots rimanessero, moncherini, rituniti et attraentissimi.
Mais quelle richesse!

De Sienne

Au Palazzo pubblico de Sienne, se trouve une fresque peinte par Ambrogio Lorenzetti au XIVe siècle qui représente une allégorie du bon et du mauvais gouvernement et de l'effet de l'un et de l'autre sur la société. http://www.aparences.net/sienne/sienne2.html.

Un exemple à méditer en ces temps d'élection? Peu d'espoir. Si Stephen Harper ne s'intéresse pas aux livres, comment voulez-vous qu'il s'intéresse à la peinture? Et pour ce qui est des allégories, ses connaissances s'arrêtent aux chars allégoriques du festival du bleuet de Fort McMurray.

lundi 28 mars 2011

On est loin de Dante

À la demande générale de mes nombreux lecteurs italiens, j'ai écrit un texte dans la langue de Dante qui m'a demandé beaucoup de travail et, surtout, beaucoup d'humilité.  Je remercie d'ailleurs beaucoup Laura, ma professeure (si elle avait enlevé cinq points par faute à mon texte, j'aurais approché dangereusement le zéro).

La settimana scorsa siamo andati con Paola, una delle due professoresse di Cultura italiana, a Stia, l’ultima fermata del treno del Casentino. C’è un museo sulla lavorazione della lana chiamato Museo dell’arte della lana (http://www.ilbelcasentino.it/museo_lana_stia.html).  Arte sì, peró anche attività economica. Molti anni fa, c’erano grandi greggi di pecore nella zona e grandi fabbriche di lana con mille persone che lavoravano probabilmente molte ore e sicuramente con molto rumore perché le macchine erano enormi, quasi come strumenti di tortura.  La rivoluzione industriale è stata anche una rivoluzione del modo di vivere; l’umanità è passata da una società agricola a una urbana velocemente con sconvolgimenti. Oggi, la popolazione di Stia sembra fiera di questa eredità. Con ragione. È importante che le generazioni di oggi non si dimentichino della storia, della buona come della cattiva.

Hier, à Arezzo, autre journée de découverte. Le Fondo Ambiente Italiano (http://www.fondoambiente.it/) a organisé une journée Portes ouvertes dans plus de 600 établissements dans tout le pays. Cela nous a permis de visiter notamment le Palazzo Lambardi, normalement fermé au public, et de voir des mosaïques remontant au premier siècle. Elles sont très bien conservées, même les couleurs, et les figures qu'on y voit (des dauphins et des canards (rapport?)) ont l'air d'avoir été faites la veille!  

vendredi 25 mars 2011

Vélo-train

Dans certains trains (dénommés Elfo), des espaces sont prévus pour les vélos, moyennant un supplément de 1,50 euro. Ce sont principalement des trains régionaux, comme celui qui va dans le Casentino et que Nathalie et moi avons pris à quelques reprises. Hier, baptême de train pour Olmo. On le voit d'ailleurs ici en grande conversation avec une poussette grand format.



Ta l'avais dit qu'on irait à Talla. C'est pour être sûr d'y arriver que nous avons pris le train. Malgré ce subterfuge et probablement en raison du manque de détails de ma carte géographique, nous nous sommes retrouvés exactement sur la même route coupe-jambes que la dernière fois, à la différence que nous avons dépassé le village de Bibianno, passé le col et hop la descente. Pourquoi Talla au fait? Parce que j'aime le nom, je suppose. Ah, Talla est peut-être aussi la ville natale de Guido d'Arezzo, l'inventeur de la notation musicale.  http://fr.wikipedia.org/wiki/Guido_d'Arezzo

jeudi 24 mars 2011

Orvieto

J'en ai presque oublié de parler de cette ville dont la cathédrale est l'une des plus importantes d'Italie. Sa façade, de style gothique, est hallucinante, tout comme les fresques de Luca Signorelli dans la chapelle de San Brizio.
http://www.aparences.net/fresques/fresques7.html

Une affaire de genre

Après cinq semaines de cours d'italien, je constate (et je ne suis certainement pas le premier) que c'est une langue qui a un vocabulaire extrêmement riche et complexe. On aura beau dire que l'italien ressemble au français et à l'espagnol, il reste qu'il y a beaucoup de par coeur dans l'apprentissage de cette langue. Par exemple, voici ce que donnerait un texte où on appliquerait au français le genre de certains mots en italien.
Dimanche dernière, en mangeant une bonbon, je me suis cassé un dent; j'ai ressenti un grand douleur. Heureusement, une couple qui passait par là m'a conseillé de boire un peu d'huile froid. Après deux longs minutes, je me suis senti mieux. Pour me consoler, l'été prochaine, je vais au mer.
Il ne l'a pas fait, mais La Fontaine aurait pu écrire la fable de la lièvre et du dinde (enfin, on peut employer dinde au masculin sans faire rire de soi).

mardi 22 mars 2011

Densité et légèreté

L'Italie est le 38e pays au monde pour la densité de population avec 195 habitants au kilomètre carré. Par comparaison, la France se classe au 65e rang avec 112 habitants au kilomètre carré et le Québec (si jamais il de décidait à devenir indépendant) au 183e rang entre le Gabon et la Guyane (4,97 habitants au kilomètre carré). Tout ça pour dire que malgré la forte densité de l'Italie, on peut se retrouver vite en rase campagne, dans des endroits assez isolés où hulule la chouette et où on ne voit guère âme qui vive. C'était le cas hier alors que je pédalais à cinq kilomètres d'Arezzo environ. Montée à un village appelé Montegiovi où se trouvent trois ou quatre maisons et un clocher, puis redescente à pied sur une route de gravier. Puis remontée vers un autre village (Bibbiano) en route vers une petite ville appelée Talla. Mais à Talla, je ne me suis pas rendu car, vu les côtes que je venais d'affronter, j'en ai conclu que quand tu arrives à Talla, t'as la langue à terre et t'as la tête qui tourne. Des paysages à couper le souffle, mais des côtes aussi et tout ce qui monte à pied doit redescendre à pied. Je me suis revu au Lac-Trois-Saumons en haut de Saint-Jean-Port-Joli. Même impression d'être à la dérive.

lundi 21 mars 2011

Le Casentino


Première longue randonnée pour Nathalie depuis son opération. Elle était aux oiseaux. Cinq heures de marche de Pratovecchio à Poppi et, entre les deux, vallées fertiles, montagnes enneigées, rangées de cyprès qui montent la garde et, juste comme ça, un château du XIe siècle (castello di Romena) et une église du VIII-IX siècle (San Pietro a Romena). À Poppi, rebelote avec l'église San Fidele qui date du XIIe siècle et le château des comtes Guidi, dont la construction remonte au XIIIe siècle.
C'est dans le Casentino, l'une des quatre vallées qui subdivisent la province d'Arezzo, que prend sa source  le fleuve Arno, au mont Folterana, avant de traverser la Toscane et notamment Florence et Pise. Tout calme en ce dimanche et, comme le dit le cliché, s'étirant paresseusement entre les rangées de peupliers de Lombardie, il peut parfois se transformer en torrent et provoquer, comme à Florence en 1966, des inondations catastrophiques.


Pendant ce temps, à Poppi, Dante reste stoïque devant cette immensité. Mais stoïque, le poète ne l'a pas toujours été puisqu'il a participé, aux côtés des Florentins, à la bataille de la plaine de Campaldino, à deux kilomètres de Poppi (11 juin 1289), qui a vu ceux-ci battre les Arétins et amorcer ainsi leurs succès expansionnistes en Toscane. Aujourd'hui, la plaine en question est une zone industrielle et la bataille est devenue commerciale. Mais pas de Chinois en vue en ce beau dimanche.

samedi 19 mars 2011

Un vendredi à la campagne

Sortie de vélo (quoi encore le vélo?) jusqu'au Valico della Scheggia, où je me rendais pour la deuxième fois, cette fois sans prétexter des photos à prendre pour descendre du vélo dans la montée. Des arbres en fleurs partout, les vignes tapissées de fleurs blanches, jaunes et bleues. Ça butine et ça bourdonne un maximum. Le printemps s'est vraiment installé après les journées pluvieuses du début de le semaine.
Dans l'après-midi, visite d'un domaine vinicole et agriturismo appelé La Striscia, en pleine campagne mais à 20 minutes de marche de chez nous. Dégustation de vin accompagnée de l'indispensable trio huile d'olive-charcuteries-fromage.
Nous étions quelques étudiants de l'école d'italien et Paola, la professeure de Nathalie. Comme dans toute dégustation, quelques abus ont été commis. Pas par nous, aguerris que nous sommes à ce genre d'expérience, mais par des plus jeunes, fort joyeux le moment du départ venu. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la visite d'une bodega espagnole quand j'étudiais à Grenade, il y xx années, d'où nous étions ressortis pour la plupart saouls comme des barriques.
Notre visite d'hier s'est terminée à la brunante. L'impression de marcher dans une carte postale avec la super pleine lune moins une : http://www.cieletespace.fr/node/6946.

Vélo-auto

Restons sur le vélo. Après quelques centaines de kilomètres dans les environs, j’en suis arrivé à quelques conclusions sommaires sur la pratique du cyclisme ici.
L’accotement est un concept inconnu en Italie. Il y a donc lieu de pédaler les fesses serrées. Ça peut aller quand les autos vous dépassent, un peu moins quand une en dépasse une autre en sens inverse.
Les comportements sont peut-être différents ailleurs en Italie, mais ici l’automobiliste n’abuse pas du klaxon. Samedi dernier, pendant ma sortie à Castiglion Fibocchi, j’ai fait un bout de chemin avec un cycliste du coin. Pendant qu’il roulait à ma gauche, donc bien engagé dans la voie, et me récitait la conjugaison du verbe andare, les voitures, assez nombreuses, nous dépassaient sans mouvement d’humeur.
J’ai souvent remarqué que les cyclistes ont tendance à s’emparer de la route, surtout le dimanche matin. L’important est de se faire voir, ce que la plupart des cyclistes font avec des maillots aux couleurs extrêmement voyantes.
L'état des routes, enfin. Assez inégal. La chaussée est parfois très rugueuse (d'après Olmo) et on y trouve des nids-de-poule, qui à côté de ceux de Montréal, ont l'air de nids-de-caille, mais vaut quand mieux même les éviter.  
En passant, entre les nids-de-poule bien entendu, saviez-vous qu'à Québec on peut DÉNONCER un nid-de-poule : http://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/travaux_entretien_rues/nids_poule/nids_poule.aspx

vendredi 18 mars 2011

Le secret de Cancellara

Ce n’était pas un moteur, seulement des roulements à billes ultra-performants. Un très léger mouvement du pédalier suffit à le faire tourner plus d’une minute sans discontinuer. http://www.dhnet.be/sports/cyclisme/article/346653/le-vrai-secret-du-velo-de-cancellara.html
Une huile spéciale est utilisée : une huile d’olive puisque le processus a été inventé par un Italien? Peut-être devrais-je profiter de mon séjour en Italie pour aller rencontrer ce mécanicien-magicien qui vit à Riccione sur la côte Adriatique, à quelque 150 kilomètres d’ici. Comme je ne mange pas beaucoup de beu (contaminé au clenbutérol – voir l’affaire Contador), n’accepte pas de bonbons de ma tante (qui pourraient contenir des traces de cocaïne – voir l’affaire Simoni), ni ne peux prétendre avoir absorbé des médicaments « à l’insu de mon plein gré » (affaire Festina et Virenque), je dois me contenter pour le moment de vin et de pâtes comme principaux carburants.

mercredi 16 mars 2011

L'unité italienne

L'Italie fête aujourd'hui les 150 ans de son unité. Elle était jusqu'en 1861 divisée entre plusieurs états. Le 17 mars, Victor-Emmanuel  II est proclamé roi d'Italie après un long conflit avec les Autrichiens, des déchirements internes et la participation très active des Français.
Aujourd'hui, tout est fermé, on hisse le drapeau et les jambons (qui ne ratent jamais une occasion de poser fièrement).
Six ans plus tard, c'était l'unité canadienne (sic).

lundi 14 mars 2011

Valice dello Scopetone


J’en suis déjà à ma quatrième ascension du col de Scopetone, tout près d’Arezzo, mais jamais autant qu’aujourd’hui, je n’avais constaté autant de mouvement dans les boisés. Il ne s’agit pas de cerfs ni d’autres cervidés, mais bien de donzelles qui offrent leurs services à l’automobiliste de passage. Je dis bien automobiliste, car le cycliste arrive en haut dans un état tel qu’il représente une clientèle ni intéressée ni intéressante. Ahanant et dégoulinant, l’adepte du deux-roues qui a réussi à gravir la pente (+ de une demi-heure durant) a en effet bien d’autres choses en tête. J’ai compté quatre ou cinq voitures stationnées dans des endroits louches et entendu et vu autant de donzelles.
On n’est pas traducteur pour rien; j’ai rebaptisé cet endroit Col de la Scoupitoune.

dimanche 13 mars 2011

Le Chianti

En route vers Castiglion Fibocchi, à une quinzaine de kilomètres d'Arezzo, en pleine vallée du Chianti. La route est vallonnée, assez passante; un arrêt salutaire. D'aucuns y feraient la sieste. D'ailleurs, les vignes dorment encore. En attendant le vert. On a, sans vraiment s'en rendre compte, traversé un pont construit en 1277. Ponte a Buriano, ça s'appelait, avec un feu rouge à chaque bout. Tout ce temps et tous ces gens qui sont passés depuis. 


En Toscane, l’agriculture ne représente plus que 4 à 5 % de l’économie active. Elle reste néanmoins importante, vins, huile d’olive et élevage de bovins (la race « chianina »), et omniprésente dès qu'on sort des villes. Les oliviers et la vigne se côtoient d'ailleurs très souvent. Une odeur, un peu écoeurante, d'huile d'olive flotte dans l'air.

vendredi 11 mars 2011

Le tsunami emporte tout sur son passage, mais pas la mémoire


Monument aux morts de la Deuxième Guerre mondiale à San Polo


La pasta

Je ne pensais pas que faire les pâtes était aussi simple. Une planche, de la farine, un oeuf, un peu d'eau et un rouleau à pâte long et étroit et basta! On la forme, on la roule et on la laisse reposer deux heures. Reste à la couper selon la forme voulue. Nous avons eu droit à un cours de cuisine donné par une dame qui prépare les repas "municipaux", travaille dans un grand domaine que visitent des touristes et accueille chez elle, un peu en banlieue d'Arezzo, des amateurs de cuisine italienne. Ensuite, beaucoup d'huile dans la poêle, on fait revenir de la chair à  saucisse avec de l'ail, du thym et de petites tomates appelées pachino. Environ huit minutes pour faire cuire les pâtes. Et mamma mia!

mardi 8 mars 2011

Mètres et kilomètres

Je me suis finalement rendu à San Severo, mais ce que je croyais être un village est en fait une église du 11e siècle où Olmo et son copain se sont recueillis quelques instants.

Si les choses continuent comme elles ont commencé, cette année,
au lieu de compter les kilomètres parcourus en vélo,
je vais compter les mètres de dénivelé. Par exemple,
cette fin de semaine, nous sommes montés
jusqu'à près de 1 000 mètres.
Rebelote hier avec une petite excursion
jusqu'à un village appelé Peneto,
entre l'italien (à apprendre) et l'anglais (à traduire).




lundi 7 mars 2011

Ivan Bruschi


Non, ce n’est pas l’inventeur de la bruschetta, mais plutôt un grand collectionneur qui a vécu à Arezzo et dont on peut visiter la maison (devenue musée). On y trouve plus de 10 000 pièces, allant de la préhistoire au XXe siècle. Il a aussi légué à la ville La foire des antiquaires, événement qui a lieu une fois par mois et qui rassemble des centaines d’exposants-vendeurs répartis un peu partout dans la vieille ville. Par un beau et même très beau dimanche après-midi, sous un ciel d’un bleu sans fin, nous avons, à l’instar de milliers d’Italiens, parcouru les étals. On trouve absolument tout : armure pour combattre les Sarrasins, chaudrons ayant servi à faire chauffer la soupe pour Saint-François d’Assise,  lustres, bijoux, tous les meubles imaginables (tables, bahuts, fauteuils, chaises d’aisance), reproductions d’œuvres d’art, petits anges tout nus, livres anciens, chasubles, manteaux de fourrure, chapeaux, appareils électriques. Sans oublier quelques Appolon, Bouddha et Jésus.
 
Notez que les photos sont de Nathalie, sauf celle-ci.



vendredi 4 mars 2011

Le printemps, on dirait

Semaine plutôt froide et enrhubée. La semaine de cours a été consacrée aux pronoms personnels, à l'imparfait et au futur. En passant, le printemps qui semble vouloir s'installer pour de vrai cette fois n'est-il pas la parfaite incarnation du futur? Un futur peut-être plus exubérant mais aussi plus fragile, comme ces myosotis coincés entre une route très camionneuse et un champ labouré.
Au rayon des nouvelles, la visite canadienne est arrivée et Olmo s'est fait un copain.

mercredi 2 mars 2011

Fa freddo 2 e c'è vento!


Notre terrain de jeux habituel est enneigé
Comme Olmo n'est guère habitué aux rigueurs du climat; je n'ai pas voulu lui imposer de sortie dans les conditions actuelles. Demain, cependant, maximum 7, on sort. Pas de cours d'italien aujourd'hui : la mia professoressa è malata. Je tournais un peu en rond, dans la mesure où on peut tourner en rond dans une révision de 60 000 mots (ce sera la seule référence à la traduction, je le promets) et j'ai décidé d'aller marcher. Chemin faisant, je me suis arrêté à la Basilique de San Francesco où se trouve une vaste fresque de Piero della Francesca qui raconte la légende de la Vraie Croix (http://fr.wikipedia.org/wiki/La_L%C3%A9gende_de_la_Vraie_Croix). Réalisée entre 1452 et 1466, la fresque est peut-être l'une des premières bandes dessinées de l'histoire et les personnages et les paysages y sont saisissants de réalisme. Ça fait changement de la révision (oups!).

dimanche 27 février 2011

Monumentale

Assise. Le premier coup d'oeil est saisissant. Peu de touristes, mais beaucoup de religieux, des Franciscains et des Clarisses sûrement. On constate que, là comme ailleurs, les Italiens semblent encore avoir une certaine ferveur religieuse. Par exemple, une famille se recueille plusieurs minutes devant la tombe de Sainte-Claire, puis le père donne des explications à son plus jeune fils. Ferveur religieuse, peut-être mais surtout, attachement au patrimoine, à la tradition. Car quelle est la plus grande richesse de l'Italie, si ce n'est son patrimoine?

Fa freddo

Et là, ce n'est pas Olmo qui parle, mais moi. Pas de San Severo aujourd'hui. Plus on montait, plus il neigeait et il fallait monter encore. Je montais depuis environ une demi-heure et je n'avais pas envie de redescendre en skis, sans compter que je savais bien que je me gèlerais les pieds dans la descente. Un coin un peu perdu.

Petite escapade

Lucignano. Village de
3 000 habitants à 25 kilomètres environ d'Arezzo. Nous sommes arrivés à la gare, déserte, en ce samedi midi. Le village semblait bien haut et bien loin, mais c'eut été sûrement pire en juillet. Il y a dans le musée municipal de ce village une oeuvre tout à fait étonnante, appelé l'arbre de Lucignano, seul exemple connu au monde de reliquaire ayant la forme d'un arbre. Sa réalisation a nécessité un peu plus de 120 années de travail, entre 1350 et 1471. Sa description prendrait des paragraphes, mais qu'il suffise de dire que les extrémités des branches sont faites de corail (du XIVe siècle!), que l'ensemble fait près de trois mètres et qu'il est surmonté d'un pélican ouvrant de son bec ses propres entrailles pour nourrir ses petits. L'esprit de sacrifice à son paroxysme.