vendredi 29 avril 2011

Urbino, ville-musée

Inscrite au patrimoine de l'humanité de l'Unesco comme un joyau de la Renaissance, Urbino est aussi la ville natale du peintre Raphaël. La ville a connu son époque de splendeur sous le règne de Federico da Montefeltro, collectionneur et mécène, qui a aussi fait agrandir le palais ducal, lequel abrite aujourd'hui la Galerie nationale des Marches. La ville est toute en pentes et en escaliers; la brique domine.
Tout est calme en cette semaine de vacances pour les étudiants. Les touristes aussi se font rares, l'attraction de Venise, Florence et Rome étant toujours plus grande, avec l'effet de masse qui s'ensuit.

jeudi 28 avril 2011

Exposition Melozzo à Forli


Sixte IV nomme Bartolomeo Platina
préfet de la bibliothèque du Vatican (1477)
Domenico Ghirlandaio
(Saint-Jérome) - vers 1480

Sandro Boticelli
(Le retour de Judith à
Béthulie) -vers 1470
 

En voiture

Olmo sera peut-être jaloux, mais il sera remplacé pendant quelques jours par une Fiat 500. Je ne m'y connais pas beaucoup en chars, mais j'ai appris qu'il s'agit d'une voiture mythique qui, comme la Beetle ou l'Austin Martin, est revenue à la mode. Surnommée Topolino (Mickey Mouse en italien), elle a été lancée en 1937 et en est à la troisième génération. Côté conduite, elle s'est bien défendue sur l'autoroute Ancona-Bologna et occupe environ une demi-place de stationnement. Étonnamment, on ne s'y sent pas à l'étroit; reste à voir si on pourra y loger Olmo la semaine prochaine. 

mercredi 27 avril 2011

Foyer doux Foyer

Ils lui avaient mis une étiquette À vendre, les bougres! Gratitude ou manque d'exercice ces derniers temps, Olmo a été particulièrement fringuant aujourd'hui, gravissant le Scoupitoune en 20 minutes (27 et 24 minutes les deux fois où j'ai chronométré l'ascension). On aurait dit que c'était lui qui avait été en altitude et avait refait provision de globules rouges.
Parlons sport : aujourd'hui, deux grandes rivalités du sport professionnel sont à l'affiche : le Real Madrid contre le Barça et les Bruins de Boston contre le Canadien de Montréal. Dans le premier cas, l'issue du match m'indiffère plutôt. Mais dans le deuxième, rien ne me ferait plus plaisir que de voir les fiers-à-bras de Boston être battus encore une fois par les petits joueurs du Canadien. Allez Carey, toute l'Italie est derrière toi!

Vertiges

Non, nous n'avons pas gravi ce rocher dit du "vase de Sèvres", mais sommes passés tout juste derrière, et ce, après nous être arrêtés à un belvedère appelé "Balcon du Vertige" terminé par une petite rampe de métal et surplombant une falaise verticale de 400 mètres. Pas le genre d'endroit où je passerais une fin de semaine, ni même quelques minutes, m'étant tenu à distance respectable de la rampe en question. En fait, juste le nom de la randonnée (Les corniches du Méjean) a suffi à me tenir éveillé une partie de la nuit. Dans cette zone sauvage où cohabitent le randonneur, le grimpeur et le vautour, on trouve des villages dans les endroits les plus insolites, par exemple les villages troglodytiques d'Églazines et Saint-Marcellin et d'autres comme Hauterives et Saint-Chely, accessibles seulement par un sentier ou un trou percé dans la roche. En bas, coulent le Tarn et la Jonte, bien paisibles en ce mois d'avril sec, mais capables de causer d'importants dégâts lors des grandes crues.
Mais il y a pire comme randonnée vertigineuse : http://tv.repubblica.it/copertina/ecco-la-passeggiata-piu-pericolosa-del-mondo/67463?video=&pagefrom=1

Causse toujours tu m'intéresses

Causse est le nom que l'on donne aux plateaux calcaires dans les zones méridionales. Le causse de Sauveterre, le causse Méjean et le causse Noir sont entrelardés des gorges du Tarn et des gorges de la Jonte et présentent un paysage parfois lunaire, souvent très contrasté, où les prairies verdoyantes et les zones arides se côtoient et sont parfois découpées comme au couteau. Le causse Méjean, où nous avons séjourné deux jours, a une altitude moyenne de 900 mètres environ, fait 40 kilomètres par 40 kilomètres et compte quelque 500 habitants. Les soirées d'hiver doivent y être très longues et les années de vieillesse, très solitaires. On y accède par des routes en lacets pas toujours commodes. Le touriste ne fréquente guère ces étendues désolées où il peut faire très chaud l'été et très froid l'hiver. En fait, on y voit plus de vautours que d'humains.

mardi 26 avril 2011

L'amour du pays

En France, tout a un nom : le moindre hameau, le moindre bosquet, le moindre ruisseau, la moindre butte. On sent chez beaucoup de gens un attachement très fort pour leur coin de pays, un enracinement qui n'est pas feint. Dans ce pays où on dit là pour dire ici, où la diversité du paysage est une constante et où chaque village a sa spécialité culinaire, on trouve facilement ses repères sans pour autant exclure la modernité.
À ce sujet : http://www.chambresdhotes.org/Detailed/9531.html.

Français et Italiens

Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy est venu faire un petit tour en Italie, visiblement pas sur le même vol que nous, pour discuter de quelques différends (immigration illégale, situation dans les pays arabes, rachats d'entreprises italiennes par des françaises). Les Italiens reprochent aussi généralement aux Français leur attitude hautaine envers eux et le fait qu'ils sont souvent consultés après les Anglais et les Allemands, bien que l'Italie représente le deuxième partenaire économique de la France.
Je cite Le Monde d'aujourd'hui : "La relation franco-italienne souffre finalement de la proximité culturelle et identitaire supposée entre les deux pays. Seulement voilà, ce vieux couple sans histoire, persuadé qu'aucun des deux conjoints n'est un réel problème pour l'autre, a oublié de se manifester les signes de son amour." Il était donc inévitable que Sarkozy et Berlusconi fassent mine de s'entendre comme larrons en foire et multiplient les déclarations d'amour et d'amitié, quitte à égratigner l'Union européenne au passage afin de plaire à leur électorat respectif.
Jean Cocteau a dit : " Les Italiens sont des Français de bonne humeur." Je serais tenté de dire qu'il avait raison ou de le paraphraser en disant que les Italiens sont des Français décontractés. Cependant, je tiens à dire aussi que nous avons côtoyé la semaine dernière des Français de fort bonne humeur et très décontractés et j'en profite pour saluer nos amis Guy, Monique et Jean-Yves avec qui nous avons passé des moments exceptionnels.  

dimanche 24 avril 2011

Après la Lozère

Tout a baigné sur les causses pelés et au-dessus des falaises escarpées des Gorges du Tarn et de la Jonte. Dos et genoux ont collaboré. J'en connais au moins une qui n'aurait pas cru cela possible il y a un an à peine. Pâques en Auvergne, c'est pas mal non plus!

vendredi 15 avril 2011

Lozère, nous voilà

En route pour le département le moins peuplé de France (72 000 habitants au total et 1,5 habitant au kilomètre carré), ce qui nous changera de l'Italie, densément peuplée comme je l'ai déjà dit. Pas de risotto, de pâtes ni de pizza pendant une semaine, ni d'ailleurs de blogue. Je troque l'ordinateur pour la page blanche.
Si on m'avait dit un jour que j'irais en France avec pour seuls livres dans mes bagages un récit en italien et un dictionnaire italien-français, je ne l'aurais pas cru. J'espère en tout cas que je n'aurai pas trop oublié mon français.

Tristes fleurs

Parenthèse sur un phénomène quotidien  depuis notre arrivée en Italie : les vendeurs itinérants de fleurs (principalement) et de babioles qui parcourent les rues d'Arezzo et viennent offrir leur marchandise dans les restaurants et autres lieux publics. Il est arrivé certains soirs que sept ou huit entrent dans le même restaurant. Il y a une constante (que vous aurez peut-être déjà devinée) : tous les vendeurs sont des immigrants : Africains, mais aussi beaucoup de Sri-lankais et de Pakistanais. Ils sont en général jeunes et visiblement arrivés depuis peu. Personne ne les empêche d’entrer dans les restaurants, ils font leur ronde, souvent mécaniquement, en profitent parfois pour aller au petit coin. Je n’ai jamais vu personne les envoyer promener, même s’ils peuvent s’avérer parfois très insistants D’où viennent ces fleurs et ces babioles? Personne ne le sait. Et poser la question à l’un des vendeurs relèverait d'une curiosité qu'il pourrait mal interpréter. Facile d’avoir un intérêt historique, économique ou même empathique face à cette question quand on fait partie de ceux qui sont attablés au restaurant. Le vendeur, lui, n’a sûrement qu’une chose en tête : vendre ce qu’il a dans les mains et manger. En deux mois, nous avons vu peut-être deux personnes leur acheter quelque chose; comment font-ils pour survivre? J’ai l’impression que quelqu’un tire les ficelles quelque part, que quelqu’un tire profit de la situation, mais je ne sais pas comment.
Et quand je passe en vélo au vallico delle Scopitone (voir : http://rockquiroule.blogspot.com/2011/03/valice-dello-scopetone.html), je ne peux pas m’empêcher de penser que les femmes qui offrent leur corps aujourd’hui dans un boisé jonché de détritus en Toscane ont été un jour des petites filles avec des rêves qui n’avaient certainement rien à voir avec leur réalité actuelle.   

jeudi 14 avril 2011

Restauration

Sortons des restaurants que nous fréquentons assidument et entrons dans le monde de la restauration des monuments et oeuvres d'art. Celle-ci, le Tabernacolo dei Linaiuoli, de Fra Angelico, que nous avons vue hier dans le Convento San Marco, à Florence, vient d'être restaurée grâce au financement rassemblé par l'ARPAI ( http://www.arpai.org/firenze-museo-di-san-marco-sala-dell%e2%80%99ospizio-2005/). Elle a été réalisée en 1433 par Fra Angelico pour orner un tabernacle en marbre commandé par la corporation des travailleurs liniers. L'art de la restauration occupe une place très importante en Italie, sans pour autant recevoir l'aide gouvernementale nécessaire. L'Italie, qui regroupe 70 % des sites inscrits au patrimoine mondial, a donc besoin d'un mécénat des temps modernes pour assurer la survie d'un bon nombre d'oeuvres. Le patrimoine historique de la Toscane est à lui seul aussi important que celui de l'Espagne au complet. Bien sûr, si on est partisan du parti conservateur canadien (un exemple qui me vient à l'esprit tout à fait par hasard), on pourra toujours dire qu'il y a des priorités beaucoup plus grandes que la préservation de l'art, par exemple créer des lacs artificiels et acheter des avions de chasse.  

mercredi 13 avril 2011

La boucle est bouclée

Il y a deux mois, jour pour jour, j'avais pris une photo d'Olmo au même endroit, à quelques kilomètres d'Arezzo. Environ 1 200 kilomètres, trois crevaisons et une saison plus tard, nous sommes arrivés à ce calvaire désaffecté un soir de printemps. Une lumière et une fraîcheur qui m'ont ramené sur le bord du fleuve à Saint-Denis. Un paysage si différent et si pareil à la fois.
Demain, Olmo retourne au magasin, mais il y aura encore quelques sorties début mai s'il en a envie.  

lundi 11 avril 2011

L'environnement


L'emblème floral du Québec à Marciano della Chiasa. Autre journée ensoleillée, très. Cette fois, pas de crevaison; Olmo a entendu raison. Et pourtant, beaucoup de kilomètres.
Le printemps demeure exubérant, mais rien n'est parfait. Après plusieurs sorties de vélo, une constatation s'impose : les bords de route, les abords des boisés et autres lieux où passent les humains sont en général jonchés de détritus en tout genre, mais principalement de bouteilles d'eau et de bière. Je vous épargne la photo que j'ai prise aujourd'hui. Une telle pollution serait inimaginable chez nous. Pourtant, nous ne sommes pas à Naples et la gestion des ordures n'est pas entre les mains de la mafia. J'ai l'impression que l'Italie a beaucoup de chemin à faire dans ce domaine et ce ne sont pas les sacs transparents destinés au recyclage qui déchirent une fois sur deux, laissant échapper tout leur contenu, qui vont régler la situation. Ni le gouvernement actuel qui a, comme on le sait, beaucoup d'autres préoccupations.

samedi 9 avril 2011

Une nouvelle amie

Ponte a Buriano, à une dizaine de kilomètres d'Arezzo. Le pont construit en 1277 figurerait en arrière-plan du portrait de la Joconde. Léonard de Vinci a en effet séjourné dans la région pendant l'été 1502, exécutant des cartes géomorphologiques pour le compte de Cesare Borgia. Aujourd'hui, le pont est ouvert à la circulation automobile, un sens à la fois, un feu de circulation à chaque extrémité. Pas facile de photographier ce pont à moins d'être sur l'eau. Nous nous sommes quand même arrêtés, question pour Olmo de faire un brin de causette avec Mona Lisa.
Parlant d'Olmo, il m'inquiète un peu ces jours-ci : deuxième crevaison en deux sorties. Peut-être se dégonfle-t-il devant les défis que je lui demande de relever. Mais j'ai une autre explication : il y a tellement d'abeilles dans l'air et nous en frappons tellement qu'elles ont peut-être fini par se venger en faisant plein de petits trous dans le pneu arrière.






vendredi 8 avril 2011

Roberto Saviano, journaliste et auteur

Mon premier livre en italien. Roberto Saviano s'est fait d'abord connaître par Gomorra, publié en 2006. Sujet du livre : la mafia napolitaine. Saviano a depuis fait l'objet de nombreuses menaces de mort et vit sous protection policière permanente. Vieni via con me reprend l'ensemble des propos tenus par Saviano et ses collaborateurs dans le cadre de l'émission éponyme qui a remporté un succès phénoménal l'automne dernier. Près de 10 millions de téléspectateurs (sans compter les 5 à 6 millions de visionnements sur le Web) pour une émission où un homme seul, au débit lent et posé, parle de sujets aussi variés que l'unité italienne, l'omniprésence de la mafia dans le nord du pays, la gestion des déchets, l'euthanasie, les campagnes de salissage (piètre traduction du terme fango), la désinformation, et, bien entendu, Berlusconi. À l'audimat, l'émission a battu Grande Fratello (le Big Brother italien) et un match de foot Real Madrid-Barça. Les dirigeants de la télévision ont bien essayé de lui mettre des bâtons dans les roues (modifier l'heure de la retransmission, raccourcir la durée de l'émission, la mettre en concurrence avec des émissions à succès), mais les cotes d'écoute ont parlé. La télévision italienne est reconnue pour son imbécilité (un canal V permanent, en pire, où les poupounes et le sport dominent) et le succès de Vieni via con me témoigne de la soif d'information et de vérité d'une partie importante de la population.
Je poursuis ma lecture, dictionnaire en main, et parfois en suivant la retransmission de l'émission sur You Tube (http://www.youtube.com/watch?v=4aCTqEg5Ygc).
Aussi : http://www.courrierinternational.com/article/2010/11/29/la-television-comme-on-l-aime

Les premiers

Coquelicot
Amapola
Papavero
Un français, un espagnol et un italien rivalisant pour savoir qui porterait le plus beau nom.
Ce matin, en marchant dans la campagne environnante, nous avons vu les premiers de la saison. J'imagine qu'il y en aura beaucoup d'autres.
Autre première hier : ma première crevaison à vélo. Pendant ce temps, les journaux italiens parlent beaucoup de l'arrivée massive d'immigrants clandestins (près de 28 000 "connus" depuis janvier) et du refus de la France d'accueillir ceux qui veulent s'y rendre, en majorité Tunisiens. Martine Le Pen s'est rendue à Lampedusa en mars pour dénoncer "les flux migratoires de clandestins", comme s'ils le faisaient exprès les clandestins pour venir mourir dans les eaux ou sur les côtes européennes, et le ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, Claude Guéant, déclare que la France ne se laissera pas envahir. C'est à qui fera les plus belles déclarations pour séduire l'électorat de droite. Édifiant de générosité.   

mercredi 6 avril 2011

Varia

Après Venise, revenir à Arezzo c'est comme revenir à la maison (encore une autre, direz-vous). Rencontrer des connaissances dans la rue, aller chercher le souper chez Corrado, le traiteur, et retrouver Olmo, qui m'a semblé un peu rouillé. C'est aussi retrouver des paysages familiers et des points de repère à vélo, le vallico de la scoupitoune bien entendu, l'Alpe di Poti (dont Yannig conserve peut-être un souvenir ému mais douloureux). C'est aussi retrouver ces odeurs de campagne et cette lumière printanière.




Et pour terminer sur Venise :
Vues des canaux, les résidences présentent à la fois une image de faste et de décrépitude. La partie basse est verdâtre et recouverte d'algues, abandonnée aux humeurs des marées. Si on lève les yeux, rien qu'un peu, on aperçoit souvent de véritables trésors. On passe aussi des parfums de fleurs aux effluves d'égouts. Parlant d'égouts (pendant qu'on y est), les commerces et la plupart des résidences privées sont aujourd'hui dotés de fosses septiques. La plupart....

lundi 4 avril 2011

Arrivederci Venezia

Après l'agitation de Venise, il fera bon retrouver le calme d'Arezzo, de reprendre nos habitudes en quelque sorte. Après avoir visité sept ou huit églises, la Scuola Grande di San Rocco, qui est d'une richesse artistique stupéfiante, avoir déambulé pendant des heures de rue en rue, de place en place, avoir vu un orage éclater en fin de journée, avoir joué du coude pour se frayer un chemin dans les ruelles étroites et avoir fait notre premier tour de gondole, nous partons l'âme en paix. Dans une dizaine de jours, nous ferons connaissance avec les vastes prairies de la Lozère française, parsemées de quelques paysans bourrus où la gondole sera remplacée par le char à boeufs et les touristes, par des troupeaux de vaches Abondance arborant leur robe printanière.

Kuba, il gondoliere

Nous l'avons rencontré samedi, sur un pont bien entendu, et nous avons pris rendez-vous avec lui pour  aujourd'hui. Il nous attendait donc cet après-midi pour un tour d'une heure qui nous a fait passer dans différents quartiers de la ville et traverser le grand canal à la hauteur du Ca' d'Oro. Ne devient pas gondolier qui veut, il faut suivre une formation pendant plus d'un an, obtenir les permis nécessaires, acheter et entretenir sa gondole (deux couches de peinture par année). La pratique est très réglementée, la navigation aussi : par exemple, certains canaux sont interdits aux véhicules moteurs, mais les règles en Italie sont très aléatoires. Il y a plus de 600 gondoliers à Venise. Compte tenu d'une population de 60 000 habitants au total, c'est donc plus de 1 % des Vénitiens qui sont gondoliers. C'est à la fois le charme et le drame de cette ville qui a perdu la moitié de sa population depuis trente ans, à cause de l'invasion touristique mais aussi de la flambée des prix de l'immobilier. En gondole, on voit mieux aussi les ponts de Venise, dont plusieurs portent les armoiries des familles qui ont payé leur construction

dimanche 3 avril 2011

San Rocco

Olmo aurait été jaloux : chiesa San Rocco, Scuola San Rocco, rio San Rocco, parocchia San Rocco. Point de San Olmo dans les parages cependant. Nous avons d'ailleurs assisté à un très beau concert de chant grégorien et polyphonique à l'église San Rocco en fin d'après-midi, avec des pièces de Monteverdi et de Palestrina notamment. L'église en soi comporte plusieurs tableaux du Tintoret (http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tintoret) qui racontent des épisodes de la vie de Saint-Roch, patron des pèlerins et protecteur des animaux. Pendant la Grande Peste, il soigna les malades avant d'attraper lui-même la maladie. Il se retira dans la forêt pour ne pas infecter les autres. Tous les jours, un chien (dont on ignore le nom) lui apportait un morceau de pain, et ce, jusqu'à ce que le Saint guérisse (voilà un exemple à méditer pour l'animal de la maison).
Le matin, nous avons pris le vaporetto pour Murano, l'île du verre. J'en connais qui auraient été complètement soufflés. Nous avons aussi visité l'église Santa Maria e San Donato, superbe. http://architecture.relig.free.fr/jalbum/venise_murano/.
Entre les deux, beaucoup de pas, en alternance entre des lieux hyper-fréquentés et d'autres, déserts.

samedi 2 avril 2011

Les pieux

Il ne s'agit pas de religiosité ici, mais de construction.
Venise est une ville entièrement édifiée par l'homme, y compris son propre sol, directement dans l'eau.
La technique consiste à enfoncer dans le terrain sablonneux des pieux de mélèze ou de chêne jusqu'à la couche d'argile dure plus profonde. Ces pilotis de 2 à 4 mètres de long sont disposés en cercles concentriques ou en spirale en partant du contour de l'édifice à bâtir pour arriver jusqu'à son coeur. Espacés de 60 à 80 centimètres, ces pieux servent de base à laquelle sont fixées des poutres en croisé. On pose ensuite des blocs de pierre et un soubassement en brique et en mortier. Le nombre de pilotis nécessaires peut être exorbitant : il en a fallu plus 1,1 million par exemple pour l'église de la Salute.
Vu l'instabilité du terrain, les maisons sont en général basses, sauf dans le ghetto. Comme ses habitants n'avaient pas le droit de s'établir hors du quartier, la seule possibilité d'expansion était à la verticale.
Le phénomène des hautes marées s'est beaucoup aggravé depuis 1950 avec l'industrialisation (Porto Marghera). http://www.venise-voyage.org/inondation-affaissement-venise.php.
On comprendra cependant que les Vénitiens n'ont pas de problèmes d'inondations de leur sous-sol.

Au bout de la rue

Tout se transporte par voie d'eau à Venise. La terre entière sous forme de touristes bien entendu, mais aussi toute la nourriture et les boissons, les matériaux de construction, les appareils électro-ménagers, enfin tout ce qu'on peut imaginer. Nous avons vu passer aujourd'hui des matelas, un chantier de construction, un déménagement et un mort dans son cercueil. Que cette ville fonctionne avec tous les touristes qu'elle doit accueillir tient du miracle.



Sous la fenêtre
Visite aujourd'hui, entre autres, du quartier Cannaregio et du Ghetto, où le touriste se fait beaucoup plus rare. C'est déjà un autre univers, mais tout aussi chargé d'histoire. Visite aussi de l'église Santa Maria Gloriosa dei Frari, dont les dimensions et la richesse donnent le tournis. Le quartier où nous sommes, San Polo, sert en quelque sorte de voie de passage entre la gare Santa Lucia et le Rialto et la piazza San Marco; le bruit des moteurs qu'on entend ailleurs est remplacé ici par celui des valises à roulettes.