vendredi 15 avril 2011

Tristes fleurs

Parenthèse sur un phénomène quotidien  depuis notre arrivée en Italie : les vendeurs itinérants de fleurs (principalement) et de babioles qui parcourent les rues d'Arezzo et viennent offrir leur marchandise dans les restaurants et autres lieux publics. Il est arrivé certains soirs que sept ou huit entrent dans le même restaurant. Il y a une constante (que vous aurez peut-être déjà devinée) : tous les vendeurs sont des immigrants : Africains, mais aussi beaucoup de Sri-lankais et de Pakistanais. Ils sont en général jeunes et visiblement arrivés depuis peu. Personne ne les empêche d’entrer dans les restaurants, ils font leur ronde, souvent mécaniquement, en profitent parfois pour aller au petit coin. Je n’ai jamais vu personne les envoyer promener, même s’ils peuvent s’avérer parfois très insistants D’où viennent ces fleurs et ces babioles? Personne ne le sait. Et poser la question à l’un des vendeurs relèverait d'une curiosité qu'il pourrait mal interpréter. Facile d’avoir un intérêt historique, économique ou même empathique face à cette question quand on fait partie de ceux qui sont attablés au restaurant. Le vendeur, lui, n’a sûrement qu’une chose en tête : vendre ce qu’il a dans les mains et manger. En deux mois, nous avons vu peut-être deux personnes leur acheter quelque chose; comment font-ils pour survivre? J’ai l’impression que quelqu’un tire les ficelles quelque part, que quelqu’un tire profit de la situation, mais je ne sais pas comment.
Et quand je passe en vélo au vallico delle Scopitone (voir : http://rockquiroule.blogspot.com/2011/03/valice-dello-scopetone.html), je ne peux pas m’empêcher de penser que les femmes qui offrent leur corps aujourd’hui dans un boisé jonché de détritus en Toscane ont été un jour des petites filles avec des rêves qui n’avaient certainement rien à voir avec leur réalité actuelle.   

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