samedi 6 avril 2013

Selon Machiavel (5)

Lu dans Le Devoir du 3 avril une chronique de Francine Pelletier qui dit ceci :

« Au-delà du politicien conservateur soucieux d’imposer son look au pays, il y a en Stephen Harper un grand stratège dont Machiavel, ce grand prince de la fourberie politique, serait fier. En d’autres mots, il n’y a pas que le credo conservateur (réduire les taxes, le déficit, l’interventionnisme d’État et promouvoir la famille) qui compte pour lui. Tout aussi important : garder le pouvoir, en piétinant ses principes s’il le faut. »

Machiavel n'était pas le grand prince de la fourberie politique, mais plutôt un fin observateur, et j'hésiterais beaucoup à dire qu'il serait fier de Stephen Harper. Il n'était pas aussi machiavélique que ce que l'histoire a retenu ou voulu retenir. Et il n'encensait pas non plus le despotisme, mais savait le décrire et le saurait aujourd'hui :

« Alexandre VI ne fit jamais que tromper; il ne pensait pas à autre chose, et il en eut toujours l'occasion et le moyen. Il n'y eut jamais d'homme qui affirmât une chose avec plus d'assurance, qui appuyât sa parole sur plus de serments, et qui les tint avec moins de scrupule : ses tromperies cependant lui réussirent toujours, parce qu'il en connaissait parfaitement l'art. »

D'Alexandre VI à Stephen Harper, il y a plus de 500 ans, mais un tout petit pas. 
 

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